Il y a un siècle une parenthèse enchantée de 10 ans débuta à la fin de la terrible guerre et se termina avec la crise de 1929, ce sont les années folles. Focus sur Joséphine Baker, meneuse de revue qui rentre mardi 30 novembre au Panthéon et Louis Armstrong décédé il y a 50 ans, ils nous enchantent aujourd’hui dans ce wonderful Petit Bol d’Air.
Joséphine Baker, meneuse de revue des années folles, enfant misérable de l’Amérique ségrégationniste, devenue française, héroïne de la résistance et militante antiraciste, sera la première femme noire à entrer au Panthéon. En bonus, un document d’archives exceptionnel : une entrevue en français avec une femme d’exception, la mythique chanteuse, danseuse, héroïne de la Résistance, militante noire d’origine américaine. Drôle, enjouée, parfois sérieuse, elle raconte avec verve sa vie d’artiste et de mère.
Après la première guerre mondiale, Paris connaît dix années d’effervescence de 1920 à 1929 et de libération. La fête est le mot d’ordre de ce que l’on surnommera plus tard “les années folles”, menées par une jeunesse enivrée d’espoir, qui souhaite s’amuser, vivre et surtout oublier l’horreur de la guerre.
Les années folles entraînent les Parisien(ne)s dans une sorte de frénésie, aussi bien culturelle que sociale : la ville se métamorphose au gré des constructions Art Déco, les automobiles envahissent les rues, l’électroménager révolutionne le quotidien. La crise de 1929 et le krach boursier de Wall Street mettront fin à ces années… folles.
Louis Armstrong est mort il y a 50 ans. Misérable à sa naissance et sans éducation, il aurait pu terminer précocement sa vie, assassiné ou en prison mais Louis Armstrong était un homme bien. Armé d’un revolver à 10ans, il tire en l’air la nuit de la Saint Sylvestre et est condamné à un séjour dans une maison de redressement. Dès sa sortie, il devient musicien, sa carrière décolle et il enregistre ses premiers albums. Ses tournées dans les années 1930 sont de vrais succès. durant des dizaines d’années, il va assurer 300 concerts par an. Jusqu’à son dernier jour, Louis Armstrong joue et chante le jazz partout où il peut. Armstrong était un virtuose de la trompette et un improvisateur inspiré, il est considéré comme l’inventeur du jazz chanté.
La presse l’a annoncé : le 30 novembre prochain le Panthéon qui, depuis peu, n’est plus le seul apanage des « Grands Hommes » mais aussi des « Grandes Femmes », accueillera les cendres de Joséphine Baker. Si pour certains de nos concitoyens cette décision nationale a été de prime abord surprenante, elle fera découvrir que l’extravagante meneuse de revue des années folles ne fut pas seulement une artiste noire qui dansait avec une ceinture de bananes en plastique autour de la taille, mais également une femme engagée qui dès 1940 rejoignit la Résistance, qui servit activement la France Libre, lutta contre la ségrégation raciale, soutint le mouvement de Martin Luther King et adopta avec le chef d’orchestre Jo Bouillon, son dernier mari, douze enfants de pays, de religion et de couleurs différentes, « la Tribu Arc en Ciel ». Devançant l’hommage officiel , le 28 octobre dernier, Michel Dumusois, metteur en scène, lançait à Paris, en grande première, « JOSEPHINE B », un spectacle dédié à la célèbre star, inaugurant pour la circonstance une délicieuse salle d’époque art déco dont il a lui-même dirigé la délicate restauration. Il s’agit du « Théätre de Passy », transformé en 1932 en cinéma, puis définitivement enfoui sous une galerie marchande en 1985 à deux pas de la chaussée de la Muette. Allez-y, courrez-y même ! Xavier Durringer, l’auteur du spectacle vous entrainera au rythme du charleston dans l’extraordinaire destin de cette petite fille noire, née en 1906 dans une famille misérable du Missouri qui alternait l’école et les travaux domestiques pour nourrir sa famille. Intelligente, douée et ambitieuse, elle pratiquait instinctivement la danse et le chant, courait les cachets avec des artistes de rue, se mariait une première fois dès l’âge de 13 ans, n’hésitait pas à divorcer et se débrouillait trois ans plus tard pour rejoindre les planches de New York. C’est là que le hasard lui fit rencontrer le couple Reagan, alors que le futur Président des Etats-Unis n’était encore qu’un attaché de l’ambassade américaine de Paris. C’est lui et son épouse qui l’entraînèrent en France, comme elle en rêvait. Elle avait désormais deux amours : son pays et Paris et révéla son extravagant talent dans la Revue Nègre du Théâtre des Champs Elysées. Clarisse Caplan, une merveilleuse artiste, l‘incarne aujourd’hui dans une chorégraphie endiablée, commentée par Thomas Armand, un accompagnateur aux mutiples talents;
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