Regards croisés sur l’amour

12 février 2021

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Dans un petit recueil des actes du 24éme Forum Le Monde Philo, le journaliste Jean Birnbaum s’interrogeait sur les vertus de l’amour, seul  « chemin authentique vers autrui », susceptible d’apporter « un cinglant démenti à l’idée selon laquelle chaque individu recherche exclusivement son propre intérêt ».

L’amour, ses représentations, ses réalités, ses mythologies, nourrissent aujourd’hui encore tous les champs de la pensée et du savoir.

Au chapitre des sociologues, Zigmunt Bauman, avec L’amour liquide, et Eva Illouz, avec Pourquoi l’amour fait mal[1] et plus récemment avec La fin de l’amour[2], nous éclairent l’un,  sur « l’homme sans liens » de la post modernité, l’autre, et sur les impasses de la liberté dans nos choix amoureux et les pathologies de notre économie émotionnelle.

Du côté des philosophes, Alain de Botton, avec sa Petite philosophie de l’amour[3], nous initie à travers l’expérience d’un amour et d’un désamour aux mystères de la relation amoureuse étudiée au prisme de la pensée philosophique. Alain Badiou, avec Eloge de l’amour[4] fait de la passion amoureuse une « épreuve de vérité »,  celle de l’expérience de la différence.

Pour les psychanalystes, le tableau est, de façon assez prévisible, plus sombre. Anne Dufourmantelle, avec En cas d’amour[5], propose quelques cas cliniques de la souffrance amoureuse, et Jean-David Nasio, avec Le livre de la Douleur et de l’Amour[6], analyse en profondeur les ressorts de la perte amoureuse dans une approche thérapeutique.

Du côté des biologistes, on s’amusera avec Lucy Vincent[7] à débusquer les ruses de l’évolution et à comprendre la chimie cette fois neuronale de l’attachement. Enfin, Peggy Sastre, avec Comment l’amour empoisonne les femmes, nous enjoint avec détermination, mais non sans de sérieux éléments de preuve, de renoncer au « boulet amoureux », c’est à dire à la dépendance affective version 2.0.

Inclassable, le livre de Jacques Attali écrit en 2007, Amours, retrace les multiples formes des relations entre hommes et femmes depuis l’aube des temps, et celles des temps à venir, analyse prémonitoire et parfois inquiétante.

Tournons-nous après tant de doutes et d’interrogations vers la littérature avec Risibles amours, de Milan Kundera, et mieux encore, pour notre plus grand bonheur, vers l’amour durable, avec Longtemps d’Erik Orsenna, et l’œuvre de Jacques de Bourbon-Busset, ode à sa femme Laurence, dont la Lettre à Laurence nous offre un magnifique condensé.

1- Amour toujours ?  Sous la direction de Jean Birnbaum, Folio essais, Gallimard

2 – L’amour liquide, Zigmunt Bauman

3 – Pourquoi l’amour fait mal. L’expérience amoureuse dans la modernité, Eva Illouz, Points, Seuil

4 – La fin de l’amour, Eva Illouz, Seuil

5 – Petite philosophie de l’amour, Alain de Botton, Poche, J’ai Lu

6 – Eloge de l’amour, Alain Badiou, entretiens avec Nicolas Truong, collection Café Voltaire, Flammarion

7 – En cas d’amour, psychopathologie de la vie amoureuse, Anne Dufourmantelle, Rivages poche, Payot

8 – Le livre de la Douleur et de l’Amour, J.D.Nasio, Petite bibliothèque, Payot

9 –  Petits arrangements avec l’amour, Lucy Vincent, Poches, Odile Jacob

10 – Comment l’amour empoisonne les femmes, du surinvestissement sentimental et des moyens d’y remédier, Peggy Sastre, Éditions Anne Carrière

11 – Amours, Jacques Attali, en collaboration avec Stéphanie Bonvicini, Fayard

12 – Risibles amours, Milan Kundera, Folio, Gallimard

13 – Longtemps, Erik Orsenna, le livre de poche, Fayard

14 – Lettre à Laurence, Jacques de Bourbon-Busset, poche, Gallimard

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